Depuis 1997, les étudiants liés par un contrat d’occupation (étudiants) étaient soustraits, pour autant qu’ils n’effectuaient que 475 heures par année calendrier, de l’assujettissement à la sécurité sociale, du moins pour la quasi-totalité1.
Au 1er janvier 2023, ce quota d’heures de travail est passé de 475 heures à 600 heures et ce, jusqu’au 31 décembre 20242. Cette mesure temporaire avait pour but à la fois d’aider le milieu des commerces et de l’HoReCa à la suite de la crise sanitaire et surtout d’aider les étudiants à faire face à leur précarité croissante ainsi qu’à celle de leur famille3.
Au 1er janvier 2025, ce quota d’heures est à nouveau de 475 heures par année calendrier. En outre, le plafond des revenus nets (“pour être considéré à charge”) a globalement été revu à la baisse et a fait l’objet d’une distinction selon qu’il s’agisse d’un étudiant à charge de parents mariés ou cohabitants légaux, à charge d’un parent isolé ou un étudiant handicapé à charge d’un parent isolé4.
Toutefois, le gouvernement Arizona souhaite opérer une réforme complète de l’accès des étudiants au marché du travail 5. Leur projet de loi consiste à augmenter les plafonds des revenus nets ainsi que le plafond à 650 heures 6 et réduire l’âge minimum à 15 ans 7.
Par cette éventuelle réforme, il y a lieu de se demander si le gouvernement n’y voit pas là une manière de lutter contre la précarité de l’étudiant et de sa famille. Par conséquent, certains ménages en difficultés financières pourraient considérer le revenu du travailleur étudiant comme une solution au paiement de leurs dettes 8.
Toutefois, le revenu d’un travailleur étudiant peut-il être considéré comme une source de revenu disponible pour ses parents endettés ? La réponse à cette question pourrait avoir un impact significatif pour les médiateurs de dettes quant à l’évaluation des ressources, l’éligibilité aux aides sociales et l’établissement du budget.
Par ailleurs, d’une manière générale, au-delà d’une réflexion polémique sur le thème du job étudiant, ne faudrait-il pas plutôt se focaliser sur l’une des causes à savoir la précarité qui oblige quantité d’étudiants à s’orienter déjà vers le marché du travail pour financer leurs études ?
Sources:
2FAQ Revenu et heures – Infor Jeunes
3Qui profite réellement des 600 heures de travail étudiant ? – Alter Echos
6https://www.rtbf.be/article/la-revolution-du-travail-etudiant-est-en-marche-vers-un-plafond-a-650-heures-11515832 ; https://www.rtbf.be/article/voici-toutes-les-mesures-decidees-par-le-nouveau-gouvernement-de-bart-de-wever-11496325
8 Où sont les surendettés ? – Echos du crédit et de l’endettement
